Festival de Cannes
Ça claque, ça pète, ça tape-à-l’œil, ça jet set. Sur la Croisette, de l’aube au crépuscule, tous les oiseaux sont sur leur trente-et-un. Un véritable défilé sans tapis rouge se déroule du Marriott au Théâtre Lumière. Mais tout le monde ne s’arrête pas voir un film pendant le Festival de Cannes. Le cinéma se passe à l’extérieur : robes de princesse, botox excessif, bijoux flamboyants, Lamborghinis rutilantes. Le festival de films devient un festival de marques où celui qui arborera le plus de logos gagnera la partie. Un jeu où personne n’a d’égal, pendant dix jours, tout se mise sur invitation pour rentrer dans le club privé. Un fossé vertigineux se dessine entre le monde doré qui côtoie le reste de la fourmilière : petites mains du cinéma, travailleurs, adolescentes aux étoiles plein les yeux, piques-assiette, badauds aux aguets ou paparazzis improvisés. Ce mélange entre l’ostentatoire et le dérisoire surprend et fascine. Le cocktail de la démesure nous ramène à une réalité : le faux sonne vrai.